Le groupe Sarera Chiconi et le label Blanc Manioc s’unissent sur l’album Walimizi, une exploration des sonorités mahoraises à travers l’électro disponible le 18 novembre.
Dans la commune de Chiconi, du côté ouest de l’île de Mayotte, un luthier fait vibrer l’île. Foundi Colo Assani est l’un d’un membre du groupe Sarera, fusion des Petit Klan et des Ragnaou Dzoby, grands représentants de l’identité musicale mahoraise dans tout l’océan Indien. Il est surtout l’un des seuls multi-instrumentalistes de l’île à savoir fabriquer ses instruments : le gaboussi qui remplace les guitares, le dzendze, sorte de cithare mahoraise, le m’kayamba, cet idiophone dont les graines s’éveillent à chaque mouvement… Et à Lyon, du côté est de l’Hexagone, le label Blanc Manioc porté par le DJ et producteur Dom Peter est au cœur du développement d’une scène afro-électro infiniment riche. En juin 2021, une résidence réunit Sarera et Blanc Manioc.
De ces semaines de collaboration prolifique nait le projet Walimizi, « cultivateurs » en shimaoré. L’objectif est alors de « cultiver d’une manière nouvelle des échanges nourris de tolérance, de manière fraternelle et respectueuse. Respectueuse du passé des traditions et des différentes temporalités. Pour avancer le plus possible ensemble dans le nouveau monde ». Cette ambition se traduit par des titres orignaux de Sarera et des remix de DJs internationaux proches de l’île, notamment grâce au festival Kayamba. À commencer par « Tseki », qui déplore une jeunesse « perdues » et sans repères sur un air entraînant. Le titre devient menaçant, presque hostile dans son remix bass music par le duo Pangar, basé à la Réunion. Suit « Tsindzaka », remixé par Praktika, qui ordonne à l’audience de se lever et danser sur le rythme envoutant des percussions. Mais juste après, il faut libérer la piste. Sarera à besoin d’espace dans « Laisse-moi Danser », un titre endiablé remixé façon techno percussive par la DJ tunisienne Deena Abdelwahed. Enfin, Cornelius Doctor & Tushen Raï du label Hard Fist offrent le mystique « Choungui », où les sons de la forêt de l’île se mèlent à des voix robotiques.
Avec Walimizi, Blanc Manioc et Sarera ont l’espoir d’exporter les productions mahoraises hors de l’île, grâce au pouvoir et à l’écho de la musique électronique.
Walimizi sort le 18 Novembre sous le label Blanc Manioc.
